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2. Construire son scénario pédagogique

Dans le cadre de l'enseignement à distance ou hybride, les apprenant.e.s ont besoin davantage de consignes qu’en présentiel (une présentation claire des objectifs, des ressources mises à leur disposition, de l’architecture du cours, des délais à respecter, etc). La scénarisation pédagogique d’un enseignement à distance ou hybride est essentielle et demande une réflexion en termes d’analyse, de découpage, de définition des objectifs et de choix des modalités retenues pour les atteindre.

Pour effectuer en mode hybride les 4 phases de l'apprentissage (positionnement, apport théorique, mise en pratique, évaluation), plusieurs scénarios sont envisageables, un des scénarios pédagogiques à privilégier est sans doute la classe inversée :

  Mise à disposition des cours en ligne consultables sur une période donnée (asynchrone)

  Questions / réponses de compréhension soit en asynchrone (via un forum par exemple), soit en synchrone (en présence : dans une salle de cours avec l'enseignant.e / à distance, via une web conférence)

  Mise en pratique

  Évaluation

 

Quelques éléments

1 - Définir clairement les objectifs pédagogiques de l’enseignement proposé: pour faciliter leur rédaction vous devez répondre à cette question “A la fin de mon enseignement, l’apprenant.e sera en mesure de…”

 

2 - Structurer ses contenus : vous devez être précis dans les sujets à traiter, les notions à aborder et les messages à faire passer. Toujours se poser la question “Est-ce que ce que je donne à lire, à voir, à faire permet d’atteindre les objectifs pédagogiques retenus ? ”

 

3 - Proposer des activités adaptées au besoin des apprenant.e.s : en fonction du panel d’outils mis à votre disposition, déterminez les activités qui permettront aux apprenant.e.s de s’approprier les contenus proposés afin de créer des conditions d’apprentissage optimales. Exemple : Classe inversée, étude de cas, apprentissage par projet ou par problème, Focus Group, Débat, etc… Quelques conseils:

  Privilégier la pédagogie inversée: si vous avez des ressources de type Vidéo Learning ou E-Learning ou tout simplement des contenus formalisés en papier ou PDF, mettez en œuvre une pédagogie  « inversée ».  Les participants étudient seul avant la classe virtuelle les contenus de formation et vous procédez à un quiz ou à un échange ou une étude de cas en plénière lors de la classe virtuelle. C’est plus exigeant que d’écouter passivement un exposé, mais beaucoup plus engageant. C’est un bon moyen pour alterner dans une journée de formation présentielle transformée en formation distancielle des temps de travail personnel et des classes virutelles.

  Garder les classes virtuelles pour les temps de partage : les classes virtuelles ou de façon plus générales les temps en plénière sont finalement relativement limités dans une formation à distance. Ils le sont d’ailleurs dans les meilleures formations en présentiel. Une formation présentielle d’une journée ne doit pas excéder 2h00 à 2h30 de temps en plénière, le reste doit se faire en petit groupe et parfois en individuel. C’est pourquoi, à une formation présentielle d’une journée peut correspondre une ou deux classes virtuelles. Les classes virtuelles sont essentielles pour le lancement et la conclusion et surtout le partage. Certains exposés peuvent être réalisés en classes virtuelles mais peuvent être avantageusement remplacés par la consultation de ressources digitales.

  Mettre les apprenants en co-action entre les temps de classes virtuelles: ce n’est pas parce qu’on est à distance qu’on ne peut pas communiquer et échanger en petit groupe. Ce n’est pas les solutions logicielles qui manquent dans ce domaine (ex. Slack, Yammer, Workplace). Entre deux classes virtuelles, invitez vos apprenants à travailler entre eux à produire des idées, étudier un cas, travailler sur leur projet fil rouge. Fixez-leur des défis, des tâches originales qui les amènent à se dépasser, à innover, à trouver par eux-mêmes les solutions à leurs problèmes. Chez C-Campus, on a donné un nom à cette approche, le « creative learning ». Apprendre, c’est aussi créer avec ses pairs son savoir.

  Soigner encore plus l’évaluation: en présentiel, contrôler la progression des apprenants reste relativement facile. Vous voyez les apprenants devant vous comprendre, participer, agir, produire des idées. Parfois, il vous suffit d’un regard interrogatif, d’une atmosphère dans la salle pour comprendre que vous ne vous faites pas comprendre. A distance, ces petits riens pédagogiques, vous ne les avez plus. Alors, l’évaluation par des Quiz de synthèse ou des régulation via des outils tels que la « Météo de la formation » ou le « Mot de la formation » sont indispensables. Et ils peuvent se réaliser à distance aussi bien qu’en présentiel.